Au croisement d’un rite de passage et d’une kermesse de fin d’année, Merci d’être venu rassemble 9 protagonistes. On y croise un duo de cow-boys, un tinteur de cloches, une entité bicéphale, une âme en peine, quelqu’un de très fatigué, un musicien électronique ainsi qu’un maestro. L’ensemble fonctionne ici comme une grande installation où les décors, les sons, les actions et les corps correspondent entre eux. Ces scènes de genre vivantes s’animent une à une, déclenchant par l’action de l’un la réplique de l’autre. Les 8 performers y jouent leur propre rôle : Du haut de leur passe-tête, Juliette et Marie déclament d’un air moqueur des vers annonçant une rupture ; en réponse à cela, Thelma se met à geindre. Charles sonne le glas, c’est alors que Marie qui somnolait sur un coin de table se réveille et se met à coudre frénétiquement. Pendant ce temps, Amélie et Rafael marquent de leur fer des cuirs disposés çà et là. François se trouve au centre du dispositif. À l’aide de pédales d’effets il donne de l’écho, distord, déforme les bruits et les voix venant accroître un drône ambiant. Un détail de chaque tableau vivant est filmé par une caméra de surveillance. Sa captation est retranscrite sur un écran cathodique intégré à une autre saynète. L’intégralité des tentures et des costumes a été conçue à partir de vieux linge de maison : des draps brodés aux initiales de ma grand-mère maternelle aux habits de nuit de mes arrières grands-parents paternels, dans un souci à la fois de recyclage et de perpétuement de la tradition, j’y appose mon empreinte. Ces tableaux vivants, à la fois caricaturaux et allégoriques dépeignent des traits de personnalité grotesques. Finalement, ces traits exacerbés de caractère incarnent tous un prisme de ma propre personnalité. Merci d’être venu se résume à un enchainement de situations générant gestes et bruits qui au fur et à mesure des cycles s’entrelassent, se superposent pour offrir une sorte de symphonie bruitiste lanscinante.
Merci d’être venu is accross between a rite of passage and a village fair. This performance brings 9 protagonists together which are also friends or family members. We met there cowboys, a whistle blower, two headed monster, a lost soul person, someone who is really exhausted, an electronic musician and a maestro. This ensemble working like a big installation where sounds, readings, gestures, bodies and decors communicating with each other. Juliette and Marie are reading rupture poems, Thelma is crying and plucking petals from her ruff. Charles is ringing the next cycle and Marie waking up and starting to sewing in a frenetic way. In the meantime, Amélie and Rafael are branding leather skins. François is in the center of the installation, he gives echo, distord noises and voices to amplify an ambiant drone. Decors and costumes were created from old household linens, from a family heritage.These allegorical living paintings depicts caricaturals personnality characteristics. Merci d’être Venu is a sequence of steps, generating gestures and sounds who progressively overlaping to offer an haunting symphony to the spectator.
© Marie Grihon